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VIP-Blog de bathathen
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  • Créé le : 10/02/2007 21:41
    Modifié : 24/01/2009 03:45

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    Commentaire du linteau de St Génis des fontaines

    10/02/2007 23:07

    Commentaire du linteau de St Génis des fontaines


    Ce linteau se situe sur le portail occidental de l’abbaye bénédictine de Saint-Génis-des-fontaines, fondée vers 800 dans les Pyrénées-Orientales. Il mesure 211cmX50cm et est daté des années 1019-1020. Son auteur est anonyme. Réalisé dans du marbre blanc de Céret, se bas relief est la plus ancienne sculpture romane datée dans la pierre. A l’origine commandée pour orner la table d’autel de l’abside, elle fut  remployée en linteau pour la porte d’entrée au 12ème  siècle.  Elle représente le Christ en majesté dans une mandorle, soutenue par deux archanges, encadrés par deux groupes de trois personnages, debout eux-mêmes sous des arcades. Au-dessus un bandeau avec une inscription en latin médiéval. Le linteau est classé monument historique et est d’un intérêt capital pour la compréhension de l’art roman en Catalogne et sur les débuts de l’esthétique romane. Il nous informe également sur l’évolution de l’abbaye.

    Dans un cadre rectangulaire de 211cm de long sur 50 cm de large, au-dessus de la porte, le linteau, en bas-relief, se compose de deux plans. Il est sculpté avec grande minutie et précision. Le cadre est orné d’un rinceau. Le premier plan représente le Christ en majesté dans sa mandorle perlée, soutenue par deux archanges agenouillés. Le second plan est celui des six apôtres, trois de chaque côté du Christ. Les apôtres se différencient tous les uns des autres avec un visage, avec ou sans barbe une position des mains, une coiffure différentes. Les apôtres sont placés chacun sous une arcade en arc plein cintre outrepassé et perlé, soutenues par des colonnes à chapiteaux. La corbeille a un décor végétal. Le tailloir et la base sont  perlés sur une ou plusieurs lignes, à l’exception du tailloir de la colonne la plus à gauche, où le décor est en dent de scie. Les apôtres sont vêtus de tenues de type oriental avec des perles et des motifs géométriques. Le Christ en majesté est assis sur un trône. Il porte également un vêtement oriental perlé à motifs géométrique. De la main droite il fait un geste en levant deux doigts : l’index et le majeur. Dans sa main gauche il tient un livre. Sa tête est entourée d’un limbe crucifère. Il est barbu. Des cercles accentues ses genoux. Il est encadré à gauche de l’alpha et à droite de l’oméga grec. La mandorle qui est rétrécie à la base est soutenue par deux archanges. Ils sont agenouillés et  effectue un mouvement qui les contorsionne. Leurs mains sont déformées. Ils revêtent également les mêmes costumes orientaux perlés à motifs géométriques. Leurs ailes sont bordées de perles et leurs genoux sont aussi marqués par un cercle. Comme le Christ sont nimbés.

    Au-dessus des apôtres se trouve un bandeau ou phylactère, portant une inscription en latin médiéval qui signifie : "la 24ème  année du roi Robert, Guillaume Abbé par la grâce de Dieu, ordonne de faire ce monument en l'honneur de Saint-Génis du monastère des fontaines. »

     

    Ce linteau est à mi-chemin entre l’ornementation prés romane et l’ornementation romane. Il utilise des motifs orientaux issus de l’Antiquité tardive et parallèlement se plie à une composition stricte et à une conception de la figuration  humaine propre à l’esthétique romane. L’arc outrepassé, les vêtements orientaux, les perles, le marquage des genoux montrent  une influence arabe héritée du style ottonien. Les apôtres fusionnent avec les arcades. La volonté du sculpteur à faire entrer les figures dans un cadre stricte, la géométrisation des formes qui confère une réalité propre aux figures, différentes du réel, inscrit l’œuvre dans la tradition romane. La proportion des personnages correspond, dans cette perspective, à leur importance religieuse et symbolique ; le Christ est plus grand que les apôtres. Ils sont raides, les mouvements rares. Le décor est stylisé et essentiellement graphique.

    Le geste de la main du Christ, les deux doigts tendus, symbolise la double nature, humaine et divine, du Christ. Dans la main gauche un livre, certainement la Bible, livre sacré du savoir de Dieu. Le nimbe cruciforme affirme la divinité du Christ et rappel sa crucifixion.

    Le fait que le linteau, ancien support d’autel, est été transféré au-dessus de la porte, donc à l’entrée de l’abbaye, au 12ème siècle, suit le mouvement général de la sculpture monumentale à l’époque romane. A cette époque les représentations du Christ qui étaient au fond de l’abside gagnent progressivement l’entrée. Ainsi les images transmettent directement à la société romane leurs messages symboliques. Dieu se révèle au peuple.

    L’inscription date la sculpture vers 1019-1020. Cette datation est permise grâce au texte : « La vingt-quatrième année du règne du Roi Robert, Guillaume abbé par la Grâce de Dieu, ordonna de faire cette œuvre en l'honneur de Saint-Génis au monastère que l'on appelle des Fontaines". Le "Roi Robert" ici, est Robert II le Pieux, roi de France, fils de Hugues Capet, qui régna de 996 à 1031, ainsi la vingt-quatrième année de son règne correspond à l'année 1020. Cette datation permet d’inscrire cette œuvre dans son contexte historique et plastique. Ce qui permet de comprendre l’évolution de l’art roman en Catalogne et d’établir une chronologie précise de la sculpture romane à partir de cette sculpture.

                Le linteau en marbre blanc est de couleur jaune. La modification de la couleur résulte du déplacement du linteau vers l’extérieur.  Pour le protéger des intempéries, il a été enduit d’une sorte de vernis qui lui donne son aspect jaunâtre. Un petit toi aujourd’hui disparu, était situé  au dessus du linteau. Seuls les quatre corbeaux le soutenant sont encore visibles

    A quelques kilomètres de Saint-Genis-des-Fontaines, se trouve l’abbaye de Saint-André-de-Sorède (1020-1030). Au-dessus de sa porte d’entrée se trouve un linteau similaire à celui de Saint-Génis, mais qui ne comprend pas de texte. On pense qu’il pourrait s’agir du même sculpteur ou d’une copie.

     

    Le linteau de Saint-Genis-des-Fontaines est une œuvre de transition. Il est significatif de la tradition préromane et des recherches novatrices qui conduiront à l’esthétique romane. On trouve déjà ici le refus de la symétrie et la sculpture en met plat ou bas-relief. Il est bien le reflet du débat qui anime l’Eglise au sujet de la représentation qui est interdite par le deuxième commandement : « Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre ». Le fait qu’il est été transféré marque la victoire de l’image. L’Eglise utilise cette dernière comme un moyen pédagogique afin attirer des fidèles illettrés.

     

     






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